Membre de la communauté artistique de Maningrida en Terre d’Arnhem centrale (côte septentrionale de l’Australie), Lena Yarinkura a considérablement bouleversé la manière dont les fibres naturelles pouvaient être travaillées avant elle. Jusqu’alors en effet, elles étaient essentiellement destinées à la confection de paniers traditionnels. C’est elle qui, après avoir commencé par peindre sur écorce, a eu l’idée de se servir des fibres de paper bark tree (une variété d’Eucalyptus) pour réaliser de véritables sculptures. Celles-ci s’inspirent évidemment de la mythologie des Aborigènes de la côte septentrionale de l’Australie peuplée d’esprits des airs (cf. les Mimi) ou de l’eau (douce, des étangs ou de mer) – telles ces esprits Yawk-Yawk mi-femmes mi-poissons qui trouvent leur origine dans l’histoire de Likanaya et de sa sœur Marayka qui, pour échapper au géant Luma Luma, se jetèrent dans un étang et se métamorphosèrent en sirènes. Les œuvres qu’elles créent n’ont cependant aucun équivalent dans l’art de la Terre d’Arnhem : tout au plus pourrait-on établir une filiation entre elles et les poupées utilisées dans certains rituels féminins. C’est cette profonde originalité qui a valu à cette jeune artiste de recevoir dès les années 1990 de nombreuses et prestigieuses distinctions telles le Wandjuk Marika Memorial Three Dimensional Award (en 1994 et 1997).
Collections publiques:
• Musée des Confluences, Lyon/ Aboriginal art Museum, Utrecht, Hollande/ Art Gallery of New South Wales, Australie/ Djomi Museum, Maningrida, Australie/ Museum of Contemporary Art, Maningrida Collection, Sydney/ National Gallery of Australia, Canberra/ National Gallery of Victoria, Melbourne/ National Maritime Museum, Darling Harbour, Sydney/ Queensland Art Gallery, Brisbane, Australie