Konstantina, de son vrai nom Kate Constantine, est une artiste aborigène contemporaine descendante du peuple Gadigal. Elle raconte par ses oeuvres la véritable histoire de son peuple. Passionnée par sa langue, sa culture et son histoire, dont une grande partie a disparue depuis la colonisation. Elle participe activement à la revitalisation de la langue Gadigal, en collaborant par exemple avec l'Université de Sydney pour redonner vie à la langue originale de la Nation Eora. En effet, elle réimagine les traditions des peintres de son peuple et propose un récit moderne permettant à tous les Australiens de mieux comprendre que les aborigènes font partie intégrante du tissu australien.
Avec la série des Mapping Mobs (Language maps), Konstantina met en lumière la complexité des groupes linguistiques sur le territoire Australien, qu'elle cartographie sous la forme de ligne de pointillés de couleurs qui se chevauchent ou s'entremêlement.
"Les Aborigènes et les insulaires du détroit de Torres appartiennent à de nombreux groupes de parenté. C'est ce système de parenté complexe, régi par des milliers d'années d'interactions familiales, de mariages, de protocoles et de coutumes, qui nous permet de comprendre où nous nous situons dans la matrice. Le groupe auquel vous appartenez dicte également votre compréhension de la langue (ou des langues), de nombreuses personnes parlant cinq ou six langues avant l'anglais. C'est cette beauté enchevêtrée d'ancêtres, d'histoire et de récits partagés que ces cartes des groupes décrivent par région au sein de notre grande et belle Ngura."
Ici, Konstantina représente les 95 714 mobs* (familles) de Nouvelle-Galles du Sud qui s'identifient actuellement comme aborigènes. Cette peinture les invite à entrer au Parlement de la Nouvelle-Galles du Sud pour la toute première fois de l'histoire.
*Mob est un terme défini comme « une grande foule de personnes, en particulier une foule qui est désordonnée et qui a l'intention de causer des problèmes ou de la violence ». Il n'est pas surprenant que la définition et l'utilisation de ce mot par les Aborigènes soient très différentes de la définition occidentale. Il nous relie à la fois aux gens et aux lieux.
"Le Parlement n'a pas toujours été un lieu d'égalité pour mes frères et sœurs aborigènes, il a même été une source d'irrespect et de traumatisme. J'ose rêver, j'ose espérer qu'en 2024, cette invitation sera approuvée par le Parlement et qu'elle sera adressée à tous ceux qui sont représentés par chaque point de ce tableau."