ANONYME

Baton a fouir , c.1950

Art : Aborigène
Origine : Autres / Others
Dimensions : 4,5 x 83 x 4 cm
Medium : Bois
Prix : Nous contacter / contact us
N° : 4335

La vie quotidienne aborigène fournit l’occasion de nombreux objets (panier et plateau, armes, instruments de musique) où se conjuguent dimensions culturelle et esthétique. Cette rencontre tient essentiellement à ce que beaucoup d’objets usuels jouent aussi un rôle dans les cérémonies en l’honneur du Temps du Rêve et que cette fonction religieuse implique une importante ré-élaboration artistique : peintures, gravures, sculptures viennent les orner et sacraliser. Ce qui est évident dans le cas des poteaux funéraires tiwis ou des totems de la Terre d’Arnhem, à usage d’emblée religieux, prend alors plus de relief quand il s’agit d’artefact à priori utilitaire. C’est le cas des armes (masses, boomerang, lances, propulseurs de lance) dont la fonction d’instrument de pêche, de chasse et/ou guerrière est récupérée dans un contexte religieux où il s’agit de (re)jouer des batailles mythiques, anticiper de manière magique sur l’issue favorable d’un combat clanique ou de la traque d’un gibier, faire de l’objet un objet “totémique” de vénération. C’est aussi le cas d’instruments d’agriculture, comme le bâton à fouir. Il est nommé de nombreuses manières par les différentes tribus aborigènes (wana, kuturu ou encore karlangu). Instrument essentiellement féminin, il est d’ailleurs l’un des attributs de la femme dans les représentations aborigènes avec le coolamon (panier). C’est grâce à ces deux éléments que sur les peintures des artistes nous pouvons reconnaître la présence de la femme. Le bâton à fouir à plusieurs fonctions: creuser, pister, mais aussi à laisser des traces sur le sable (pour reconnaître les lieux, ou bien dans le cadre de cérémonies). Il est très pratique et sert en toutes circonstances. Étant un ustensile de tous les jours, et de toutes les utilisations, les bâtons à fouir sont confectionnés simplement. Celui l’est tout autant, il est simplement sculpté dans le bois et est poli, puis peint en pigments naturels. Les utilisations multiples et communes de ces objets, ainsi que leur fabrication (en bois), ne permettent d’avoir des pièces très anciennes, celle-ci date des années 1950.