Joseph Jurra évoque ici une légende liée au trou d’eau de Ngaminya, non loin de Kiwirrkura, la communauté où il habite. La légende dit qu’un groupe de femmes ancêtres y campèrent pour ramasser des petites baies et couper des racines d’arbres comestibles. De cette histoire, dont les nombreuses péripéties ne sont connues que des initiés, ne restent que ces formes carrées qui s’emboîtent à l’infini et symbolisent les sites devenus sacrés sur lesquelles les femmes se sont arrêtées pour célébrer des cérémonies.

Si cette œuvre respecte les canons de « l’art du désert », cette tradition picturale n'est jamais pour l'artiste un carcan : il l'interprète et innove. Ainsi, tout en gardant la technique ancestrale des pointillés, Joseph l’a modifiée en liant les points entre eux au lieu de les juxtaposer, ce qui donne au graphisme de son œuvre une fluidité plus grande.