Lily Karadada s'inspire ici des peintures rupestres caractéristiques du Kimberley pour peindre sur écorce et à l'aide de pigments naturels traditionnels un esprit Wandjina, divinité des airs et des eaux se manifestant sous la forme de chouettes et que la légende dit à la fois favorables et dangereux comme dans l’histoire des deux jeunes garçons qui ayant attrapé un Wandjina le propulsèrent vers le ciel où il se transforma en un énorme nuage. Tournant sur lui-même et avec l'aide de l'esprit Arc-en-ciel, celui-ci fit alors surgir, pour se venger, un redoutable cyclone qui engloutit les facétieux. C'est d’ailleurs pour conjurer ce danger que les Aborigènes représentent les Wandjina sans bouche comme on le voit dans cette œuvre : les ouragans sont en effet censés en naître. Mais on invoque aussi les Wandjina afin de faire venir la pluie et redonner vie à la terre en période de sécheresse. Stéphane Jacob est Expert en Art Aborigène, co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène".