Biographie

Debbie Brown appartient à l’une des communautés artistiques du désert central australien les plus connues, celle de Yuendumu où, dans les années 1970, la peinture aborigène contemporaine est apparue en même temps qu’à Papunya. 

Comme la majorité des peintres aborigènes, Debbie Brown évoque dans son oeuvre une histoire du Temps primordial du Rêve au cours duquel des êtres mythiques (les Hommes-éclairs, le Python arc-en-ciel, l’igname, etc.) traversèrent l’Australie et fondèrent les lois morales, religieuses, spirituelles qui régissent encore la culture aborigène actuelle.

Debbie Brown est la “gardienne” du lieu où pousse la tomate du bush et à ce titre, il lui incombe d’accomplir les rituels qui doivent maintenir la fertilité du site concerné. Dans ces toiles, il est donc question du Rêve (Jukurrpa) de l’ancêtre de la Tomate du Bush (Wanakiji) et de ses déplacements dans le désert vus du ciel.

Comme cette légende ne peut être connue dans ses détails que par les initiés de son peuple, l’artiste indique seulement qu’elle est liée au site sacré de Yaturlu (Mont Theo), situé au nord de Yuendumu. Les lignes qui apparaissent sur la toile symbolisent, vus du ciel, les chemins empruntés par l’ancêtre. L’artiste les met en évidence en employant les multiples couleurs qui parent  la plante. 

Afin de communiquer à la terre une force spirituelle qui soutiendra la croissance des végétaux, l’artiste et les femmes de son groupe clanique s’appliquent des peintures corporelles, chantent et dansent au cours de cérémonies sacrées dites “awelye”. Le fait de peindre est également une action rituelle qui permet la perpétration de techniques ancestrales tel que l’endémique pointillisme.