Cezanne
Biographie
Les ghostnets sont des filets de pêche qui ont été accidentellement perdus, abandonnés ou tout simplement jetés à la mer. Ils parcourent les océans entraînés par les courants marins et les marées, continuant ainsi à piéger la faune marine. On les appelle ghostnets - « filets fantômes » - car c’est comme s’ils continuaient de pêcher, manipulés par des mains invisibles. Ils piègent de nombreuses créatures marines et des poissons jusqu’à ce qu’ils soient rejetés sur les côtes. Ils peuvent également rester accrochés aux récifs, ce qui détruit les coraux. Parfois, lorsqu’ils sont enfin échoués sur les plages, la marée haute les ramène de nouveau en pleine mer où ils continuent leurs pérégrinations. Ces filets fantômes représentent un très gros problème, notamment à la pointe nord de l’Australie et dans le Golfe de Carpentarie, où ils perturbent également la vie des communautés aborigènes qui s’y trouvent car leurs cultures et leurs vies sont intrinsèquement liées à la mer, on les appelle d’ailleurs le « peuple de l’eau de mer ».
C’est afin de participer au « Design for a Sea Change » que les artistes du Hammond Island Art Centre dans le détroit de Torres (Queensland) furent les premiers à avoir l’idée d’utiliser des filets de pêche abandonnés pour créer des sacs destinés à la vente. Cette initiative attira l’attention d’un mécène qui décida en 2008 d’inciter les Aborigènes vivant sur les côtes nord du Queensland à créer des œuvres à partir de ces filets afin de sauvegarder la faune marine, mais également de permettre aux artistes d’utiliser un nouveau média qui ne soit pas acheminé vers eux par voie terrestre mais qu’ils puissent collecter eux-mêmes comme leurs ancêtres le faisaient avec les matériaux trouvés dans leur environnement proche.
C’est tout d’abord aux artistes de la communauté d’Aurukun que fut proposé ce nouveau média car ces hommes et ces femmes étaient spécialisés dans le tissage d’œuvres qu’ils réalisaient jusqu’alors à l’aide de fibres végétales. Les artistes furent enthousiasmés par ce matériau car il a l’avantage d’être très coloré. Depuis lors, des artistes de différents centres du détroit de Torres jusqu’aux côtes de la Terre d’Arnhem à l’ouest ont rejoint ce mouvement, rivalisant d’inventions.
Ce projet a permis au public australien d’être sensibilisé aux graves problèmes environnementaux que causent les ghostnets. Des oeuvres faites de ghost nets font maintenant partie des collections de certains des plus grands musées australiens et sont exposées dans des galeries d’art.
Grâce aux dizaines d’artistes qui utilisent les rebuts de filets de pêche mais également des designers qui essaient de les utiliser comme matière première, ce sont des dizaines de tonnes de déchets qui ont été enlevées de la mer. L’exposition “TABA NABA : Australie, Océanie, arts des peuples de la mer” qui s’est tenue au musée océanographique de Monaco, du 23 mars au 30 septembre 2016, et a attiré 410 000 visiteurs venus de plus de soixante-dix pays, a rendu célèbre le centre d’art d’Erub Arts dont les artistes ont créé près de cinquante sculptures pour l’installation “Ocean Life”.
Collections:
• Musee d’ethnographie de Geneve (MEG), Suisse.
Œuvres
Cezanne
Mabel
Carlina - Ghost Net Fish