Emily Kame Kngwarreye est originaire d’Utopia, au Nord-Est d’Alice Springs.
Elle a commencé à peindre à 80 ans en travaillant d’abord l’art du batik, premier support utilisé à Utopia. Elle s’attache ensuite à la peinture sur toile. Son travail empreint d’une exceptionnelle énergie a fait d’elle, l’artiste aborigène la plus connue et la plus cotée. Emily est décédée en 1996. En 1997, à la Biennale de Venise, le Pavillon Australien rend hommage à son oeuvre. Silmutanément, les Musées nationaux australiens lui consacrent une importante rétrospective.
Ce tableau évoque le Rêve de l’Igname : nous sommes au printemps, comme l’indiquent les couleurs vives. L’igname étend ses racines sous le sol jusqu’aux entrailles de la terre. L’impression de profondeur est accentuée par le jeu des superpositions des motifs en écailles, les cernes foncés symbolisant les racines elles-memes.
Cette oeuvre traite d’un thème récurrent de l’inspiration d’Emily: le Rêve de l’Igname, tantôt repris sous la forme de lignes entremélées sur fond sombre, tantôt sous la forme d’une représentation colorée où fond et racines se mêlent, tantôt enfin, comme ici, où les lignes-racines, dessinent un motif en diaphragme photographique.
Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob est expert en Art Aborigène (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des peintures aborigènes des collections du musée des Confluences de Lyon et de l'ouvrage "La peinture aborigène" aux nouvelles Editions Scala.
Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes australiens aborigènes contemporains d’Australie.