Ursula Hudson présente avec ce tableau sa version du Rêve de Pikilyi, un site sacré où se trouvent un trou d’eau et un ruisseau, non loin de Yuendumu. La légende dit qu’un couple de Serpents Arc-en-ciel y vivait. Des femmes venaient enlever des poux attachés aux corps des deux êtres mythiques qui, en échange, leur donnaient le droit de prendre de l’eau dans le ruisseau. Les Aborigènes célèbrent encore de nos jours des cérémonies dans ce lieu où réside toujours l’esprit des deux serpents.
Ce Rêve appartient à différentes tribus et illustre la complexité des structures sociales du désert ; en effet, celles-ci reposent sur un système de parenté qui donne à chaque membre de la société une place dans l’un des huit groupes possibles de filiation.
Ces groupes sont classés deux par deux, chaque paire assurant conjointement la préservation des thèmes de l’art : la terre, les cérémonies et les rêves. Ce tableau relate une histoire qui appartient à deux groupes jumelés masculins, les Japangardi et les Japanangka, et à deux groupes jumelés féminins, les Napanangka et les Napangardi (le clan de l’artiste).
Sur la toile, les lignes ondulées représentent l’eau qui s’écoule dans la rivière, tandis que les formes noires en goutte d’eau symbolisent certainement les poux qui s’accrochaient aux serpents.