" La couleur et la vivacité d'un monde où l'homme n'intervient pas est l'utopie que j'aime réimaginer pour ma patrie du port de Sydney. Un endroit où les cachalots naissent dans les eaux peu profondes où se trouve aujourd'hui le Harbour Bridge, et où les estuaires abritent des coquilles de coques aussi grandes que des assiettes. Imaginez !"
Konstantina, de son vrai nom Kate Constantine, est une artiste aborigène contemporaine descendante du peuple Gadigal. Elle raconte par ses oeuvres la véritable histoire de son peuple. En effet, elle réimagine les traditions des peintres de son peuple et propose un récit moderne permettant à tous les Australiens de mieux comprendre que les aborigènes font partie intégrante du tissu australien.
Son oeuvre représente sa recherche et ses questionnements sur ses racines, sur son identité. Elle souhaite à travers ses oeuvres faire entendre sa voix et surtout celles des communautés aborigènes. Par ses oeuvres, elle a pour ambition de s’inscrire dans son histoire, et surtout de pérenniser et reconstruire celles des communautés aborigènes, qui se ont dû faire face à une multitude de politiques d’assimilation de l’état australien à travers les décennies.
Par la série Walibanga Garrigarrang, Konstantina explore son amour pour toutes les facettes de son pays, y compris l’océan. En tant que femme de la mer, elle éprouve une grande connexion avec elle et toutes ses merveilles. L’éclat et les couleurs d’un monde où aucun humain n’a touché à l’utopie qu’elle aime à se réimaginer de sa terre natale qu’est le port de Sydney. Un endroit où de ses bas-fond est né le Grand Cachalot. Un endroit où se tient aujourd’hui le Harbour Bridge. Un endroit où les estuaires abritent des coques aussi volumineuses que des assiettes.
Les tableaux issus de cette série représentent tous la Grande Barrière de Corail, joyau du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui s’étend sur plus de 2000 kilomètres. Konstantina lui fait honneur avec des récifs tous plus colorés les uns que les autres, qui nous emmène à la plongée de ses merveilles auxquelles elle tient tant. Corails, algues, mollusques, poissons, insectes marins, méduses, l’oeuvre nous permet d’apprécier tous ses éléments loin de l’Australie. C’est aussi une démarche de protection des fonds marins qu’entreprend Konstantina. En effet, cette nature, si belle mais tout autant fragile, est mise à mal par le réchauffement climatique et la pollution des eaux.